Quels sont les différents types d'avalanches ?

Un bel hiver est un hiver enneigé, de la station de ski jusqu'au sommet du domaine skiable. Skieurs et randonneurs scrutent les moindres détails de la météo pour préparer leur sortie dans les massifs montagneux. Les amoureux des grands espaces désirent explorer le moindre m² de nature, de pistes de ski ou de sentiers de randonnée. Et quelque soit le niveau de la sortie, ce n'est pas sans risques. En dehors des secteurs sécurisés, la montagne reste un endroit dangereux où la moindre avalanche peut faire des ravages. On vous explique tout.

©Frank Giger de Pixabay
 

Qu'est ce qu'une avalanche ?

Une avalanche est une masse neigeuse qui se détache subitement de la montagne et dévale une pente à toute vitesse. Sa puissance est telle qu'elle peut entraîner sur son passage des éléments massifs comme des habitations, des arbres, voire même emporter des skieurs ou randonneurs qui se trouveraient sur son passage.

Elle se compose en 3 zones :
 

• Zone de départ : cette zone se situe en hauteur, généralement dans des pentes raides de 30° voire 50°. C'est de là où la neige se met en mouvement.
• Zone de trajectoire (ou zone d'écoulement) : c'est le tracé suivi par l'avalanche qui dévale.
• Zone de dépôt : zone où s'arrête l'avalanche avec l'amas de neige emportée.

Ces 3 zones forment ainsi le couloir d'avalanche.

   

Qu'est ce qui déclenche une avalanche ?

L'avalanche peut être provoquée spontanément. Lorsqu'une chute de neige abondante a lieu sur les sommets sur des plaques de manteaux neigeux instables, ce cumule de neige peut vite peser un certain poids et provoquer l'instabilité du manteau neigeux. Et il suffit d'un coup de vent, d'une hausse de température, de la pluie ou d'un mouvement terrestre pour qu'une avalanche se déclenche. L'avalanche peut être provoquée par le passage d'animaux ou par l'homme en provoquant avec des explosifs pour sécuriser la zone, ou par inadvertance par des skieurs ou randonneurs qui entraine parfois une issue fatale.

©Tatjana Posavec de Pixabay
 

Quelle est la vitesse d'une avalanche ?

Selon la nature de la neige, l'inclinaison de la pente et la longueur de la trajectoire, une avalanche peut atteindre jusqu'à 400 km/h !
 

Quels sont les types d'avalanches ?

On en distinguerait 5 :
 

• Avalanche de plaque : c'est lorsqu'une couche de neige dite « plaque » repose sur une couche de neige fragile dont la pente décline d'au moins 30°. La couche fragile va se décrocher puis entraîner le décrochage de la plaque supérieure en linéaire. Puis un glissement s'en suit. C'est la catégorie d'avalanche la plus dangereuse et généralement provoquée par des skieurs.
• Avalanche de neige meuble : il s'agit d'un glissement de neige qui s'élargit au fur et à mesure de sa descente en emportant de plus en plus de neige puis qui s'écoule en aval de sa position. Généralement provoquée par une chute de neige récente ou par la hausse des températures. Ce type d'avalanche provoque moins d'accidents.
• Avalanche de glissement : similaire aux avalanches de plaque mais il s'agit d'un détachement complet de l'ensemble du manteau neigeux qui glisse sur un sol lisse. Ce détachement se fait naturellement et ne peut pas être provoqué par une présence humaine.
• Avalanche de poudreuse : elle se forme à partir d'avalanches de plaque. Un fort dénivelé et une quantité importante de neige mélangée avec de l'air suffisent pour créer un nuage de poudreuse. Ce nuage est d'autant plus dangereux lorsqu'il dévale la pente à une vitesse pouvant atteindre 300 km/h. Il faut s'attendre dans ce cas à de lourds dégâts, ce type d'avalanche pouvant tout emporter sur son passage.
• Avalanche de neige mouillée : se déclenche de manière naturelle au printemps en temps de pluie ou hausse de température sous la forme d'une plaque ou d'une avalanche de neige meuble. L'eau liquide entre les couches va être le facteur déclencheur.

 
©Pixabay_jacky73490
 

Pourquoi déclencher volontairement une avalanche ?

Pour une question de sécurité, les pisteurs en station évaluent régulièrement le niveau de neige sur les hauteurs de la station. Ils estiment le risque potentiel de la zone avalancheuse, évaluent la masse de neige instable et peuvent enclencher une avalanche à l'aide d'explosifs.
 

Quels sont les niveaux de risque avalancheux ?

Les stations de ski informent régulièrement les skieurs et randonneurs des risques potentiels en montagne selon les conditions météo du moment. En extérieur sur des lieux très fréquentés, un drapeau indique le niveau de risque du cumule de neige. Voici les niveaux de risques (depuis la saison d'hiver 2017, de nouveaux pictogrammes sont utilisés à l'échelle européenne) :
 

1- Faible :

La stabilité d'ensemble du manteau neigeux est bonne. Les conditions sont alors les plus favorables pour la pratique de la montagne. L'instabilité est peu marquée et localisée dans de très rares secteurs caractérisés par une forte déclivité, un environnement de crêtes ou de cols, comportant des ruptures de pente. Le risque de déclenchement n'est envisagé dans la majorité des cas que sous l'effet de fortes surcharges. L'activité avalancheuse naturelle ne peut se manifester que sous forme de coulées ou de petites avalanches de faible extension.

2- Limité

La stabilité d'ensemble est satisfaisante mais une instabilité localisée affecte quelques pentes dont l'exposition et l'altitude sont le plus souvent mentionnées. Le risque de déclenchement ne concerne qu'un nombre limité de pentes. Il n'est à craindre en général que sous l'effet de fortes surcharges (groupe de skieurs par exemple). L'activité avalancheuse spontanée reste également peu importante. Les coulées ou avalanches qui peuvent se produire sont, dans la très grande majorité des cas, de petite taille.

3- Marqué

L'instabilité s'aggrave et s'étend à de nombreuses pentes dont les particularités topographiques sont généralement décrites dans le bulletin. Suivant les situations, il sera fait mention des zones les plus exposées, sans oublier que la réalité du terrain, notamment après des épisodes de neige ventée, exclut une localisation trop stricte des secteurs. L'instabilité est alors assez marquée pour que des déclenchements puissent se produire sous l'effet de faibles surcharges, comme le passage d'un seul skieur. Dans le cas où une activité avalancheuse " naturelle " est prévue, celle-ci doit se traduire par un nombre restreint d'avalanches, de moyenne importance dans la majorité des cas, quelques-unes d'entre elles seulement pouvant prendre une assez grande extension. Des dégâts matériels sont peu probables et restent exceptionnels dans ce type de situation.

4- Fort

L'instabilité affecte la plupart des pentes, dont les caractéristiques peuvent encore, mais plus rarement, être signalées dans le bulletin. Dans de nombreux secteurs concernés par cette instabilité, il existe une forte probabilité de déclenchement par faible surcharge (passage d'un seul skieur par exemple). Si le risque de déclenchements accidentels est toujours fort et préoccupant, il n'en est pas de même pour le risque de départs naturels. En effet l'indice 4 décrit des situations nivologiques très différentes où le risque de départ spontané d'avalanches peut être fort comme il peut être peu marqué ou même très faible. Ces nuances sont indiquées dans les bulletins.

5- Très fort

L'instabilité du manteau neigeux est alors très forte et généralisée : épisodes neigeux très actifs, froids et ventés, brutal réchauffement accompagné de pluie affectant un manteau neigeux peu transformé... De nombreuses et grosses avalanches peuvent se produire et atteindre des zones à faible pente (inférieure à 20°). Quelques unes des situations couvertes par un risque 5 présentent un caractère de gravité exceptionnelle. Des avalanches de grande ampleur, peuvent avoir de très graves conséquences tant sur le plan humain que matériel. Pylônes, bâtiments et routes peuvent être touchés et endommagés. Dans les cas les plus préoccupants des bulletins spéciaux sont émis vers les services de sécurité régionaux et départementaux ainsi que vers les médias (bulletin régional d'alerte météorologique " avalanche ", communiqués météorologique de presse).



Il est donc impératif de s'informer avant toute sortie en randonnée ou en hors piste à l'aide des bulletins transmis par les stations. Encore mieux : rester chez soi en cas de risque avéré. Les préconisations fournies par la station de ski ne doivent pas être sous-estimées même si la météo parait clémente ou si vous êtes un expert de la montagne parfaitement équipé. Le danger reste présent à tout instant.
 

Comment se préparer avant de s'aventurer hors des pistes ?

Toute sortie demande préparation. Evidemment, il est nécessaire d'avoir un équipement adéquat et quelques vivres tant pour le skieur que pour le randonneur. Et informer son entourage du lieu de sa destination.

En cas de sortie hors pistes, il est fortement recommandé de s'équiper d'un appareil qui permet la détection de victimes d'avalanche (le DVA). La plupart des stations de ski proposent des formations pour sensibiliser au risque d'avalanche et pour l'utilisation de ce type d’appareil. Pour en savoir plus sur l'utilisation d'un DVA.

Voici quelques conseils à respecter :
 

• Informez-vous sur les risques d'avalanche (pictogrammes et météo).
• Choisissez un itinéraire adapté à votre niveau technique (capacités physiques).
• Sachez renoncer en cas de conditions incertaines (itinéraire alternatif).
• Ne partez jamais seul en dehors des pistes (indiquer votre parcours et l'heure de retour).
• Respectez les distances de sécurité (passer l'un après l'autre).
• Ne suivez pas n'importe quelle trace (peut conduire dans un endroit dangereux).
• Soyez localisable grâce au détecteur de victime d'avalanche (indissociable de la pelle et sonde).

©Iso Tuor de Pixabay


Aujourd'hui, face à ces dangers, l'Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches (ANENA) sensibilise un maximum de pratiquants. L'association a pour objectif de faire progresser la sécurité en montagne par la prévention des risques en matière de neige et d'avalanche. Elle compte de nombreux membres, personnes ou organismes, publics ou privés, intéressés par les problèmes liés à la neige et aux avalanches, à titre :
 

• professionnel (améliorer la sécurité en montagne enneigée) : laboratoires de recherche, élus locaux, stations de sports d'hiver, administrations départementales et ministères, guides et accompagnateurs de montagne, moniteurs de ski, pisteurs, secouristes, entreprises de matériel de sécurité,
• personnel (skieurs, randonneurs, alpinistes ou pratiquants des nouvelles glisses intéressés par la connaissance de la neige, des avalanches et des moyens d'assurer leur propre sécurité en montagne).